De L'odyssée Des Hurlovents

De L'odyssée Des Hurlovents Berger Blanc Suisse

Berger Blanc Suisse

ÉTHOLOGIE DU CHIEN FAMILIER

ÉTHOLOGIE DU CHIEN FAMILIER

1. Au commencement est l'attachement.

2. Première phase de socialisation : les premières acquisitions, le chiot "apprend qu'il est un chien" par imprégnation à sa propre espèce.

3. Seconde phase de socialisation : le chiot fait la découverte du vaste monde, et "apprend les êtres" qui le peuplent.

Le rôle de l'éleveur ou de la famille de naissance d'un chiot est fondamental.

Le premier objet d'attachement du chiot est sa mère. Dès la naissance, le chiot est senti et touché par elle, il la sent et la touche, il se familiarise avec elle. Son absence prolongée entraîne la détresse du chiot.

Là est le commencement de l'attachement réciproque où se tisse ce lien privilégié apaisant, qui permet la construction de l'être. C'est pour le chiot, de même nécessité pour vivre que boire et manger. Sans attachement, il dépérirait puis mourrait.

Première phase de socialisation : les premières acquisitions

Le chiot voit sa mère (entre le 10ème et le 14ème jour), il l'entend (entre le 14ème et le 21ème jour) et commence à la percevoir comme un être distinct. Au cours de cette période une intéraction spontanée entre le chiot et sa mère, concourt à mettre en place ce qui sera plus tard la posture de soumission, acquisition indispensable pour la vie sociale future.

Jusqu'à l'âge d'environ 4 semaines, le chiot ne peut faire ses besoins seul car les voies nerveuses correspondantes ne sont pas encore fonctionnelles. En attendant que ce réflexe périnéal se mette en place, c'est la chienne qui provoque l'élimination des urines et excréments. Pour cela, d'un coup de nez elle fait se retourner son chiot sur le côté, stimule en le léchant, la région périnéale (entre l'anus et l'appareil génital) obtient et nettoie les produits d'élimination.

Vers la 5ème semaine, la tétée devenatn trop douloureuse, la mère grogne et repousse ses chiots à coups de dents maîtrisés. Le chiot tente de l'apaiser en se mettant sur le dos, reprenant la posture qui la faisait la lécher pour obtenir l'élimination, alors que pourtant il peut faire seul ses besoins.

Plus tard, le chiot adopte cette posture devant un congénère adulte menaçant, et devenu adulte à son tour, il l'adopte en émettant parfois un peu d'urine, devant un être humain très en colère. "Simuler" le comportement infantile de posture de stimulation périnéale, va donc servir à tenter d'apaiser un adulte (qui jamais n'attaque un petit) et devient un rituel (le rituel dit "de soumission), élément capital dans la communication chez le chien.

Rassuré par la proximité de son premier objet d'attachement (sa mère), le chiot peut, maintenant qu'il voit et entend, commencer l'exploration du monde alentour du nid, et s'essayer aux jeux avec sa fratrie.

C'est la période de l'imprégnation.

Privé d'intéraction multiples avec des congénères à ce moment, le chiot risque plus tard d'être mal socialisé aux autres chiens et en conséquence, de les craindre et mal communiquer avec eux.

Les jeux permettent de structurer des comportements sociaux, et de préparer à la future vie sociale du chiot.

Il apprend le contrôle et l'interruption de tout comportement, mouvements, morsures, au cours des jeux de combats.

Les petites dents de lait pointues infligent des morsures douloureuses qui font crier les assaillis. Ils enseignent au assaillants à se contrôler et modérer leur ardeur, quand de position d'assaillants ils passent à celle d'assaillis à leur tour.

De même, quand ils se disputent un jouet, les chiots font la découverte et expérimentent ce qu'est la réaction de l'autre. La mère intervient au besoin et participe à ces premiers apprentissages de la vie en groupe. Tout congénère adulte qui se prête de bonne grâce aux jeux du chiot, lui apprend à maîtriser son agressivité en fixant des limites, et là le petit découvre encore un rituel.

En mordillant les babines de l'adulte fâché par son trop plein d'ardeur, une nouvelle fois il utilise, à des fins d'apaisement, un comportement archaïque : celui de demande de régurgitation de nourriture à la mère.

Plus tard devenu adulte, il pourra utiliser encore ce comportement face à un congénère courroucé, ou transformé en léchage actif et mordillements modérés sur les mains d'un humain irrité.

Pendant ces jeux innocents, comme on le voit, se mettent en place les mécanismes très importants de l'autocontrôle et de l'inhibition de la morsure, et se fait l'apprentissage de la ritualisation des contacts. Privé de ces acquisitions précoces, un chiot risque de devenir un animal "tomade" que rien se sait arrêter.

Les agressions de la mère qui éloigne ses chiots, permettent leur sevrage (vers la 5ème semaine). A un moment donné, quand elle cesse de répondre à toutes leurs sollicitations et prend ses distances, elle force leur détachement et leur ouvre la possibilité d'étendre leur champ d'exploration. Au moment du changement alimentaire, si le chiot à la chance de vivre avec d'autres chiens, il découvre que face à la nourriture il y a des règles. Les adultes y compris la mère, mangent d'abord, et font savoir aux chiots, en grognant ou les repoussant qu'ils passeront après.

Seconde phase de socialisation : le chiot fait la découverte du vaste monde, et "apprend les êtres" qui le peuplent

Fort de ses premières acquisitions, le chiot peut, pour une bonne suite de son développement et de sa socialisation, abordes l'étape nécessaire de la familiarisation à d'autres espèces animales et surtout aux êtres humains, car plus tard il devra vivre et intéragir avec eux.

D'où la nécessité (chez l'éleveur ou la famille de naissance), très tôt de manipuler, toucher, caresser le chiot, dans le respect de sa fragilité bien sûr, ainsi que de ses longues périodes de sommeil. Puis progressivement, entre sa 3ème et 7ème semaine, lui offrir de côtoyer l'environnement humain le plus varié et stimulant possible, sera le gage d'une bonne familiarisation aux formes, bruits et comportements humains.

Ne pas lui permettre de faire ainsi mille découvertes d'humains jeunes, vieux, blancs, noirs, d'animaux, de voitures, de vélos etc... exposerait au plus grand stress, le chiot qui en ferait l'expérience trop tardive.

Durant cette périodes de forte attraction sociale pour lui, il apprend en l'expérimentant à catégoriser le monde : le familier, en figures et objets que plus tard il ne craindra pas ou à l'inverse, le non familier, en formes non connues et redoutées ; auxquelles, devenu adulte, il peinera à s'accoutumer, ou voudra éviter, fuyant toute situation nouvelle.

En bref, cette période de socialisation est capitale pour le chiot, et plus les expériences seront pour lui riches et multiples (mais surtout non aversives), plus l'animal sera bien équilibré à l'âge adulte. Se déplacer en voiture, frôler l'aspirateur, ou le lave-linge à la maison, fréquenter le chien ou le chat du voisin, voir fondre sur soi un bambinà vélo ou en rollers, ne seront pas des épreuves, mais le banal quotidien d'un chien moyen.

Au long de ces quelques semaines, le chiot a découvert que tout comportement, les siens comme ceux des autres, sont éléments de communication. Cela en faisant l'expérience de l'état émotionnel de l'autre, en apprenant à discerner ces différents états, et à influer dessus par une adaptation de ses propres comportements.

Il es prêt pour la grande aventure de la communication.

L'ATTACHEMENT A SA MÈRE ET A SA FRATRIE

L'ATTACHEMENT A SA MÈRE ET A SA FRATRIE

LA COMMUNICATION

LA COMMUNICATION

Communiquer c'est faire savoir, faire partager, transmettre des informations. La communication est donc un échange, une relation entre deux ou plusieurs êtres vivants.


C'est le quotidien de nos vies sociales et relationnelles qui nous obligent à savoir mieux communiquer, et la qualité de notre relation à l'autre dépendra de la qualité de notre communication avec lui. Pour les être humains le canal de communication privilégié est le langage verbal et tout ce qui le lie : les intonations, le rythme, les pauses dans le discours, la conversation, accompagné du non verbal : les gestes, les postures, les mimiques, les attitudes.

3 systèmes utilisés simultanément qui se complètent et se renforcent pour mieux s'assurer la compréhension de l'interlocuteur.

De quelle manière communiquer avec le chien, sur un mode qui lui soit accessible ? Le sien.

Le chien, comme tous les autres animaux, n'a pas accès au langage verbal. Ses moyens d'expression sont ceux du non verbal, c'est-à-dire les attitudes, les postures, les mimiques et du para verbal comme les sons du corps avec les intonations, le rythme, les pauses dans les vocalises.

L'homme et le chien utilisant donc l'un et l'autre le non verbal et le para verbal pour communiquer entre eux, sont prêts à le faire aussi pour communiquer ensemble.

Quand les êtres humains cherchent à communiquer entre eux, ils utilisent les 3 modes associés : le verbal, le non verbal et le para verbal, pour avoir plus de chances d'être compris ou de convaincre. Or, s'il n'y a pas congruence dans les différents modes employés par le locuteur, c'est-à-dire si pas exemple les intonations de la voix et les gestes sont ceux de l'irritation et de la colère, alors que la personne vous dit qu'elle est parfaitement calme, vous n'allez sûrement apporter que peu de crédit à son affirmation.

Le chien fera de même que vous, d'autant que n'ayant pas accès à la signification des propos, il ne fait que privilégier le langage non verbal, là les gestes d'irritation et le para verbal, là les intonations de la colère.

Et de manière encore plus précise, si dans le comportement de l'homme le non verbal, là les gestes d'irritation venait contredire le para verbal, là les intonations rassurantes, au final, dans cette discordance, le chien se fierait et répondrait toujours au non verbal, c'est-à-dire à vos gestes d'irritation. Vous pourrez toujours renforcer votre exercice avec des mots tels que "viens ici mon gentil pépère", vous avez peu de chance de le voir venir vers vous.

Parce que c'est le sytème non verbal, les attitudes, les postures, renforcé du para verbal, les intonations, le rythme, avec lequel les chiens communiquent entre eux, qu'ils continuent de se servir de ce système quand ils communiquent avec l'homme.

Privilégions nos aussi le non verbal renforcé du para verbal pour nous faire bien comprendre d'eux, c'est-à-dire mettons en accord nos gestes et nos intonations dans nos demandes, de manière à être lisibles et clairs, donc fiables.